A propos de Séverine Auffret

Séverine Auffret est professeure agrégée de philosophie (1968) et titulaire d’un DEA en philosophie (Histoire des Idées). Séverine Auffret a passé trois ans au Liban pour enseignement et raisons familiales (1973-1972).
Elle a enseigné la philosophie, pour l’essentiel en lycée, de 1968 à 2002.

Co-fondatrice et en charge d’un Séminaire à l’Université populaire de Caen : « Pour une histoire des idées féministes » depuis octobre 2002, elle a cofondée en juillet 2010 l’Université populaire des Îles du Ponant (Upip).

Auteure de 6 essais philosophiques et d’une quinzaine de traductions et éditions critiques.


> Sapphô et compagnie. Pour une histoire des idées féministes

Aux expressions d’une misogynie dominante se sont objectées, depuis que la culture littérale existe et nous est transmise, des idées féministes, explicites ou implicites. La misogynie n’est ni inéluctable, ni prescrite par une ” nature masculine ” invariable et immuable. C’est une construction historique conjoncturelle dont les visées sont politiques autant qu’idéologiques. Elle n’ignore rien des arguments contraires qui peuvent lui être objectés. Séverine Auffret a entrepris, à l’Université populaire de Caen, une récollection de cet envers de la misogynie depuis la plus haute Antiquité jusqu’à nos jours. Sapphô et compagnie présente le premier moment de cet inventaire, qui en comprendra quatre.

> Des blessures et des jeux

Parce que mille maux nous menacent, parce que sont avérées tant notre finitude que la faiblesse de nos moyens, on pourrait (on devrait ?) être tenté d’abandonner la partie – la vie, ce jeu pipé dans lequel nos chances sont ridicules. Pourtant, la plupart d’entre nous supportent ce que Cioran appelait “l’inconvénient d’être né” et relèvent le défi. Cette incroyable partie, l’humanité la joue. Et, parmi les moyens qu’il a su inventer pour panser les blessures que le réel prodigue avec une intarissable libéralité, l’humain en a créé qui sont des stratégies particulières – des jeux. S’ils s’exceptent de toute sphère productive, les jeux ici décrits n’en sont pas moins sérieux, dès lors qu’on les réfère à leur enjeu, colossal: comme à la roulette, à la corrida ou à la course automobile, c’est lui-même que le joueur lance, au risque de se perdre ou de se sauver. Ces jeux nous engagent, quoique nous ignorions à l’avance – et parce que nous l’ignorons – l’issue de la partie. On trouvera ici de grands et réputés “joueurs”, qui ont nom Descartes, Spinoza, Nietzsche, Anne Frank ou Casanova, mais aussi des joueurs plus secrets – et non moins exemplaires – en qui le lecteur pourra se reconnaître. Car l’une des vertus de ce roboratif “manuel d’imagination libre” est bien d’inviter chacun à se découvrir philosophe et à exploiter les res- sources du ludique afin d’apaiser les souffrances de la vie, merveilleuse et infinie blessure.
éd. Acte Sud, février 2003
214 p.

> Aspects du paradis

Le Paradis n’est-il qu’une idée confuse, un lieu de félicité qui n’existe nulle part, un désir sans lendemain, un concept dépassé, une niaiserie? Analysant notre quotidien aussi bien que les interrogations théologiques, philosophiques et littéraires, Séverine Auffret fait du Paradis un lieu terrestre. En nous montrant l’importance qu’il revêt pour les religions du Livre, mais aussi pour l’hindouisme ou le bouddhisme, en signalant sa présence aux fondements mêmes de l’idée d’Utopie et dans le grand remuement de la psychanalyse, l’auteur affirme que c’est en le cherchant qu’on apprend à devenir ce que l’on est, et nous invite à la quête et à la rencontre de l’autre. Jouant avec bonheur d’une vaste érudition et d’un style précis, Séverine Auffret nous fait partager l’ardeur des grandes disputes philosophiques. Depuis cette magnifique banlieue de l’univers avec laquelle l’auteur nous réconcilie, on se prend à porter un regard différent sur la terre et les hommes, et le Paradis nous semble soudain à portée de main – et de phrases.
éd. Arléa, avril 2001
238 p.

Mélanippe la philosopheéd. Des femmes, Paris 1988

Nous, Clytemnestre – du tragique et des masquesEn collaboration avec Geneviève Javary
Prix Marcelle Blum, de l’Académie des sciences morales et politiques, 1985
éd. Des femmes, Paris 1984

Des couteaux et des femmes. De l’excision éd. Des femmes, Paris, 1982

Edition de l’oeuvre de Gabrielle Suchon (1632-1703), philosophe française et féministe.
Traité de la morale et de la politique, de Gabrielle Suchon (1693),
“La liberté”. (Traduction en français moderne, introduction et notes), Des femmes, Paris 1988
Du célibat volontaire, ou la vie sans engagement, de Gabrielle Suchon (1700) Indigo et Côté-femmes, Paris 1994
La contrainte, de Gabrielle Suchon (Traité de la Morale et de la politique, 1 – 2), même édition, 1999
Petit traité de la faiblesse, de la légèreté et de l’inconstance qu’on attribue aux femmes mal à propos (Appendice au Traité de la morale et de la politique), de Gabrielle Suchon, Arléa 2002.

Diverses traductions :
Du latin
Traité de la réforme de l’entendement de Spinoza, Mille et une nuits 1996.

Du grec :
Poétique d’Aristote, Mille et une nuits 1997.

De l’espagnol :
Poésie de Jean de la Croix, Mille et une nuits 2000.

Du vieux français en Français moderne :
Discours de la servitude volontaire d’Etienne de La Boétie, Mille et une nuits 1995,
Grief des dames de Marie de Gournay, Mille et une nuits 1996,
Des cannibales de Montaigne, Mille et une nuits 2000.
En collaboration avec Ghassan Ferzli :Le philosophe autodidacte de Ibn Tufayl (adaptation de la traduction de l’arabe par Léon Gauthier), Mille et une nuits 1999.

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